Les conditions atmosphériques
Les conditions atmosphériques
Peut-il être intéressant de photographier dans les conditions atmosphériques défavorables ?
● Les intempéries n'incitent généralement pas l'amateur à prendre des photos. Mais celui-ci pourrait réaliser des images percutantes de la pluie, des orages, de la brume, du brouillard, du givre et du vent, pourvu qu'il s'en donne un peu de peine. La réussite dépend bien moins de la technique que du courage.
Comment photographie-t-on la pluie ?
● Il est loisible de photographier soit la pluie elle-même, soit le spectacle laissé après son passage.
● On peut suggérer la présence de la pluie sans avoir à la montrer directement, en recourant à l'illustration de ses effets : parapluies ouverts, rues désertes, l'eau ruisselant le long des feuilles, des brins d'herbe, le bois mouillé, le mouchetis des gouttes à la surface d'un étang, d'une rivière, une vitre tachetée de gouttes d'eau, etc. Pensez à exploiter ces éléments si les circonstances y sont favorables.
● Des gouttes d'eau tombant dans une flaque peuvent donner lieu à une belle image, surtout quand on y place le reflet d'un sujet attrayant, déformé par l'impact des gouttes. Montrez aussi l'effet de la pluie sur les capots des automobiles. Dans ces cas, cadrez serré. Pour figer les larges éclaboussures provoquées par de grosses gouttes d'eau, utilisez un temps de pose compris entre 1/500 et 1/1000 s, ou encore un éclair de flash électronique.
● Pour mettre en évidence la chute des gouttelettes de pluie sous forme de traits lumineux, utilisez un fond sombre pour les détacher convenablement et une vitesse d'obturation assez lente, de l'ordre de 1/15 ou 1/30 s. Le contre-jour est aussi recommandé.
● Vous pouvez en général photographier la pluie à partir d'un porche ou à travers une fenêtre. En extérieur, il importe que votre équipement soit parfaitement protégé : fixez un filtre UV et un pare-soleil sur l'objectif, enveloppez l'appareil et l'objectif dans un sac plastique serré en arrière du pare-soleil par un élastique, et mettez-vous à l'abri pour changer d'objectif.
● Le spectacle après le passage de la pluie est assez facile à traiter et souvent très photogénique. De jour, l'asphalte, les pavés mouillés et luisants ou, mieux encore, les flaques d'eau qui subsistent par endroits, jouent le rôle d'un véritable miroir dans lequel se reflètent des portions de ciel, des réverbères, des constructions, des voitures, des personnages. Pensez aussi aux roues des voitures, des motos, aux éclaboussures, à la boue. Si le temps demeure couvert, vous pouvez réchauffer légèrement les couleurs en utilisant un filtre Wratten 81. La nuit venue, les reflets des enseignes, des néons, des feux de signalisation, des lumières de toutes sortes, des phares de voitures, sont des sujets recherchés. Le pied est souvent indispensable. Un film type B, équilibré pour la lumière artificielle, est en général préférable ; mais en cas d'éclairages utilisant des lampes à vapeur de mercure, comme notamment ceux de stades, qui dispensent une lumière très bleue, il vaut mieux avoir recours à un film type lumière du jour.
Comment photographie-t-on brumes et brouillards ?
● Loin de constituer un obstacle à la prise de vues, la brume et le brouillard contribuent, en estompant les formes et en adoucissant les tonalités, à créer une atmosphère particulière - pastellisée, délicate, poétique et romantique. Bien entendu, un brouillard trop épais interdit tout travail fructueux : inutile de photographier si l'on n'y voit pas à un mètre. De nombreux sujets sont métamorphosés par la présence de brume ou de brouillard. Les motifs photographiques sont infinis : paisible paysage de campagne, spectacle des villes ou des sites industriels, féerie des lumières colorées, etc.
● La présence d'un premier plan contrastant fortement avec le reste de l'image est presque toujours indispensable pour soutenir la composition. Il peut s'agir d'une simple silhouette (arbre, poteau, personnage, etc.) ou d'une tache colorée (vêtement, fleur, lumière, etc.), selon le sujet.
● En photographie de jour, la lumière naturelle s'impose, et le flash ne sera utilisé que discrètement, essentiellement en éclairage latéral d'appoint. En raison de la diffusion de la lumière solaire par le brouillard ou la brume, on a intérêt à surexposer d'un cran par rapport aux indications brutes du posemètre (f/5,6 au lieu du f/8 préconisé par le posemètre, par exemple). En cas de doute, procédez à des fourchettes d'exposition (bracketing).
● Le contraste du sujet est faible, aussi faut-il utiliser un film de faible sensibilité - Kodachrome 25 ou Fujichrome 50-D, par exemple : Mais dans ce cas l'emploi d'un pied stable peut s'avérer indispensable.
● Il n'est pas toujours nécessaire d'attendre le brouillard pour le photographier. On peut le simuler en utilisant un filtre à effet brouillard (fog), qui estompe d'autant plus les formes que le regard porte loin.
Comment photographie-t-on les orages ?
● Un ciel chargé de nuages sombres et menaçants peut donner lieu à une bonne image. Cherchez toujours à le dramatiser par l'emploi d'un filtre polarisant ou d'un filtre dégradé gris. Ces filtres permettent d'assombrir le sujet et d'obtenir un rendu accentué.
● Lorsque l'orage éclate, essayez de photographier les éclairs. Placez l'appareil sur pied, à l'abri dans une pièce en retrait, fenêtres ouvertes. N'utilisez pas le flash pour tenter d'éclairer les éclairs d'orage eux-mêmes, c'est inutile. Mais on peut s'en servir, avec un film relativement lent, pour éclairer le premier plan sur lequel vont se découper les éclairs.
● La grande difficulté dans ce cas consiste à régler l'exposition à la fois pour le premier plan (grâce à l'éclair de flash), pour le reste du paysage, et enfin pour les éclairs. Ce genre d'images comporte toujours une énorme part d'impondérables ; il faut donc en réaliser des dizaines, en faisant varier progressivement tous les paramètres, pour en obtenir une bonne.
Comment photographie-t-on le givre ?
● Il est intéressant de traduire en image les fines structures du givre, qui pourraient être d'une grande beauté.
● Côté objectif, un macro serait idéal. A défaut, un petit télé entre 85 et 135 mm fera l'affaire en permettant un cadrage serré.
● Pour mettre en évidence la finesse, la brillance et la transparence des structures de glace, choisissez un fond sombre. Ce peut être le ciel d'un beau bleu profond. Dans ce cas, utilisez un filtre polarisant : correctement orienté, il assombrit sélectivement le bleu du ciel et augmente le contraste entre le fond et le givre. Au besoin, un blouson sombre tenu derrière le sujet permet d'avoir un fond adéquat. Un éclairage latéral ou à contre-jour est toujours préférable.
● Le réglage de l'exposition requiert quelques précautions. A cause du fond sombre, le posemètre préconisera une surexposition importante. Il est donc nécessaire d'apporter une correction vers la sous-exposition allant de un à trois crans suivant le cas (par exemple, f/11, f/8 ou f/5,6 au lieu du f/4 indiqué par le posemètre). On peut aussi procéder autrement, en prenant la lecture de l'exposition uniquement sur les détails brillants afin d'assombrir l'arrière-plan.
Comment photographie-t-on le vent ?
● Il est impossible, bien entendu, de représenter le vent directement sur une image. On ne peut donc que le suggérer par une pose longue, calculée pour obtenir, par exemple, une image floue des branches des arbres, tandis que les troncs et le reste du paysage demeurent nets.
● Imaginez d'autres façons de traduire l'action du vent : tourbillons de feuilles mortes, neige et pluie chassées en rafales obliques, passants luttant courbés contre le vent, rafales d'embruns, etc.
● On peut encore jouer du flou et du net en se servant d'un flash électronique. Pour un tourbillon de feuilles mortes, par exemple, l'éclair du flash permet de figer la ronde des feuilles, leur image nette se superposant alors sur le tourbillon rendu flou par un temps de pose assez long. Il serait bon d'avoir un flash tenu à la main et déclenché manuellement à l'aide d'un bouton prévu à cet effet. Un flash de bonne puissance est utile afin de disposer d'une portée raisonnable en extérieur ; on peut allonger l'éclair en fixant sur la tête du flash une lentille de Fresnel.
Citations
Le dessein fait le crime, et non le hasard (Cardinal de Richelieu).
On ne saurait être sage quand on aime, ni aimer quand on est sage (Publilius Syrus).
Qui n'a pas connu la gloire à trente ans ni la richesse à quarante n'a plus qu'à se tuer à cinquante (proverbe chinois).
Marier une fille, c'est comme creuser un puits (proverbe indien).
On ne saurait être sage quand on aime, ni aimer quand on est sage (Publilius Syrus).
Qui n'a pas connu la gloire à trente ans ni la richesse à quarante n'a plus qu'à se tuer à cinquante (proverbe chinois).
Marier une fille, c'est comme creuser un puits (proverbe indien).