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Le temps de pose

Le temps de pose


Quel est le rôle du temps de pose ?
● Le temps de pose (ou temps d'exposition) est la durée pendant laquelle l'obturateur reste escamoté pour permettre à la lumière de venir impressionner le film. Les termes "vitesse" et "vitesse d'obturation" pour le désigner sont évidemment impropres, mais ils sont tellement ancrés dans le langage courant qu'on peut les accepter sans sourciller.

● Le temps de pose peut durer d'une fraction de seconde à plusieurs heures. En pratique et suivant les modèles, les appareils photographiques sont réglés pour opérer automatiquement entre 8 s et 1/4000 s (s pour seconde) ; les appareils compacts sont nettement moins performants.

● Les temps de pose, eux aussi, sont normalisés. Ceux qui sont en dessous de 1 seconde sont : 1/2 s, 1/4 s, 1/8 s, 1/15 s, 1/30 s, 1/60 s, 1/125 s, 1/250 s, 1/500 s, 1/1000 s, 1/2000 s, 1/4000 s. Pour plus de commodité, on supprime souvent le s (par exemple 1/250) et parfois on dit ou écrit simplement 30, 60, 125, 500, etc. On appelle ces indices valeurs de temps de pose ou crans.

● Vous remarquerez que, contrairement aux indices de valeurs de diaphragme, la progression de l'échelle de vitesses est évidente. Quand l'obturateur s'escamote et se referme ensuite deux fois plus vite, par exemple à 1/250 s au lieu de 1/125 s, il laisse passer la lumière pendant une durée deux fois plus courte ; le film recevra alors deux fois moins d'énergie lumineuse. Dans l'échelle de vitesses, une valeur laisse passer deux fois plus de lumière que celle qui la suit, et deux fois moins de lumière que celle qui la précède.

● Il convient de bien nous fixer les idées sur les termes désignant les vitesses d'obturation afin d'éviter les confusions courantes. En comparant les deux vitesses 1/60 et 1/125, par exemple, on dit que :



● La signification de ces termes n'est pas toujours évidente à tout le monde. Bon nombre d'amateurs se sont trompés sur leur compte.

● Par ailleurs, d'aucuns, en voulant faire passer deux fois plus de lumière, ne sont pas descendus de 1/60 à 1/30, mais sont montés de 1/60 à 1/125, croyant que le chiffre 125, étant plus grand que le chiffre 60, devait donner plus de lumière ! Ajoutons, pour plus de clarté, que le temps de pose de 1/60 est plus court que le temps de pose de 1/30 et donne moins de lumière.


Il y a donc corrélation étroite entre ouvertures de diaphragme et temps de pose ?
● Exactement. Et c'est heureux puisque cette corrélation facilite la tâche du photographe. La progression des valeurs de diaphragme et des valeurs de temps de pose par doublement ou division par deux nous permet d'établir facilement un lien logique entre ces deux paramètres.

● Les films, sauf quelques exceptions, ont, eux aussi, une progression de sensibilité par doublement ou division par deux, ce qui simplifie bien des choses. Ainsi, par exemple, une exposition à f/8 et 1/125 s avec un film de 100 ISO est équivalente à une exposition à f/5,6 et 1/125 s avec un film de 50 ISO.

● Concernant le couple diaphragme/vitesse, vous pouvez, par exemple, donner au même film une quantité de lumière constante avec f/8 et 1/125 s, ou f/5,6 et 1/250 s, ou encore f/11 et 1/60 s, etc. Ce qui veut dire que si vous utilisez une ouverture deux fois plus grande, vous choisirez un temps de pose deux fois plus court, et inversement, pour obtenir la même exposition, c'est-à-dire la même quantité de lumière. En mode d'exposition automatique, vous pouvez changer un de ces deux paramètres, et l'appareil se chargera d'ajuster instantanément l'autre paramètre pour compenser le changement intervenu.

● En résumé, une exposition implique toujours un choix du couple ouverture/temps de pose. Chaque couple est appelé indice de lumination (IL) ou valeur d'exposition (EV, pour "exposure value" en anglais).


Est-ce que les choses se passent toujours ainsi ?
● La corrélation diaphragme/vitesse mentionnée plus haut n'est malheureusement pas valable indéfiniment. Avec des temps de pose plus longs que 1/10 s, les choses changent : une faible lumière qui impressionne un film pendant longtemps est moins énergique qu'une forte lumière agissant pendant un temps plus court. Cette loi, découverte par l'astronome Schwarzschild, est appelée effet Schwarzschild ou effet de réciprocité. Il faut donc compenser cet affaiblissement de la lumière en temps de pose longs en ouvrant le diaphragme davantage, sans cela il y aurait sous-exposition, dénaturation de couleur et même reflet couleur indésirable. Les corrections à apporter au diaphragme sont en gros les suivantes :
- Pour films noir et blanc

- Pour films couleur (inversibles et négatifs)



Pouvez-vous donner la définition exacte des termes "luminance", "lumination" et "éclairement", termes qu'on emploie souvent dans le langage photographique ?
● Il est important de bien connaître la signification de ces mots.
1) Eclairement est la quantité de lumière que reçoit une surface, un sujet. Disons tout de suite qu'une bonne exposition doit se faire uniquement en fonction de l'intensité de l'éclairement, à l'exclusion de tout autre facteur.

2) Luminance est la quantité de lumière rayonnée, réfléchie par une surface, un sujet. La luminance est généralement plus faible que l'éclairement car la plupart des objets absorbent une partie plus ou moins importante de la lumière qu'ils reçoivent. Mais elle peut être égale ou même supérieure à l'éclairement (les réflexions spéculaires du soleil dans l'eau sont plus fortes que la lumière solaire qui la frappe).

3) Lumination est la quantité de lumière que doit recevoir une émulsion (un film) pour une exposition correcte. Cette quantité est dosée par une ouverture de diaphragme et un temps de pose appropriés.

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Citations

Mon Dieu! Que les gens d'esprit sont bêtes! (Beaumarchais).
L'amour n'as pas de meilleur ministre que l'occasion (Cervantès).
La gravité n'est que l'écorce qui enveloppe l'arbre de la sagesse, mais c'est une écorce qui conserve la fibre (proverbe chinois).
La vie est une ivresse continuelle : le plaisir passe, le mal de tête reste (proverbe persan).