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Peinture ancienne de paysage asiatique

La protectrice des enfants

La protectrice des enfants

Il était une fois une jeune femme très pieuse du nom de Thi Kinh. Elle observait scrupuleusement les préceptes de Bouddha et se montrait pleine de compassion pour tous les êtres vivants.

Un jour pendant la sieste de son mari, elle remarqua quelques poils mal placés sur la barbe de celui-ci. Elle alla chercher un couteau aiguisé et se mit à les couper doucement. Mais son mari se réveilla subitement et, sans attendre les explications de sa femme, cria à la tentative de meurtre. Malgré les protestations de Thi Kinh, personne ne voulait croire à son innocence. Elle fut chassée de son foyer et bannie du village.

La malheureuse errait pendant plusieurs jours tout en priant Bouddha de lui venir en aide. Puis, il lui vint une idée bien téméraire : pour arriver à cacher définitivement sa véritable identité, elle se fit passer pour un garçon et demanda à être admise comme novice dans une pagode.

Très vite, elle gagna l'estime du bonze Supérieur qui admirait sa piété et sa grande bonté.

Hélas, même la "maison de Bouddha" ne constituait pas pour elle un havre de paix. Une de ces jeunes femmes pieuses qui fréquentaient la pagode remarqua le beau visage du jeune moine et en tomba aussitôt amoureuse . Elle faisait tout pour le séduire , mais en vain. Thi Kinh la repoussait énergiquement, mais sans pouvoir révéler sa véritable identité. Furieuse, la femme perverse jura de se venger de cet affront.

L'occasion lui fut donnée quand elle mit au monde un petit garçon né de ses amours licencieuses. Elle déposa le bébé à l'entrée de la pagode avec une note désignant Thi Kinh comme le vrai papa de l'enfant .

Le Supérieur fit amener le couffin devant lui, entouré de tous les moines de la pagode. Le bébé se mit à pleurer juste au moment où Thi Kinh arriva.

Mue par son instinct maternel, elle se pencha et prit tout naturellement le bébé dans ses bras pour le bercer. C'était pour toute la communauté la preuve irréfutable que le bébé était son enfant !

Obligée de ne pas révéler son identité, Thi Kinh ne pouvait rien faire d'autre que d'accepter la sanction qui la chassait de la pagode.

Avec un bébé sur les bras, elle errait encore une fois sur les routes, mendiant sur les marchés pour nourrir "son" enfant .

Mais bientôt ses forces l'abandonnèrent et elle tomba malade. Sentant la fin toute proche, elle revint à la pagode, avoua tout au bonze Supérieur, et lui demanda humblement pardon. Elle ne souhaitait qu'une chose : que le Supérieur trouve pour le bébé une famille d'accueil.

Le Supérieur acquiesça à son désir. Thi Kinh, l'âme apaisée, rendit le dernier soupir en pardonnant à tous ceux qui lui avaient fait tant de mal.

Cette poignante histoire parvint à la Cour. Par décret royal, Thi Kinh fut proclamée "protectrice des enfants". A partir de cette date, elle est considérée par tous les bouddhistes vietnamiens comme une sainte. On voit son effigie dans la plupart des pagodes au Vietnam.

La prospérité montre les heureux, l'adversité révèle les grandes âmes (Pline le Jeune ).

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Citations

Souvent, pour deux époux, l'art d'être heureux, c'est l'indulgence (Barthélemy Imbert).
Ce qui ressemble à l'amour est toujours de l'amour (Tristan Bernard).
La parole est la clef qui ouvre les coeurs (proverbe chinois).
Adieu paniers ! Vendanges sont faites (proverbe français).